Les mesures citées ci-dessous sont éligibles à l’évitement dès lors qu’elles garantissent l’absence totale d’impacts sur une entité environnementale terrestre ciblée (un milieu naturel, une espèce végétale ou animale inféodée à ce milieu, un corridor écologique, un site à forts enjeux environnementaux, un ensemble paysager cohérent, des services écosystémiques, etc.). 
Ces entités environnementales, pour lesquelles le maître d’ouvrage garantit l’absence totale d’impacts, doivent être clairement identifiées dans le dossier.
 

Evitement d’opportunité

Il s’agit d’une mesure intervenant généralement avant la définition du type de projet à réaliser (stade des réflexions amont, études d'opportunité ou études amont, évaluation des différentes variantes en termes de type de projet, etc.). Elle vise à vérifier l’opportunité du projet au regard des autres alternatives possibles et des enjeux environnementaux susceptibles d’être préservés, en fonction de l’une ou de l’autre de ces solutions. 
 

Evitement géographique ou d’emprise

Cette mesure consiste à optimiser l’implantation du projet, dont sa situation géographique et son emprise (comprenant celle du chantier, des installations définitives et des aménagements connexes). 
 

Pour un milieu ou un habitat terrestre donné :

Il s’agit de contourner totalement ces sites, de manière à supprimer tout impact direct et indirect du projet sur la biodiversité et les services écosystémiques associés. 

Ce contournement doit être suffisamment éloigné du milieu ou de l’habitat pour empêcher toute modification de leurs composantes physiques et biologiques (stabilité des sols, température, intensité lumineuse, alimentation en eau, cortèges phyto-sociologiques, fréquentation par les espèces animales, etc.), voire pour maintenir, le cas échéant, les activités humaines présentes avant le projet et participant au maintien de ces milieux ou habitats. La préservation de l’ensemble de ces composantes doit être garantie.
 

Pour une espèce végétale terrestre :

Il s’agit de préserver les plants de la population concernée et de contourner l’ensemble du biotope nécessaire à leur maintien. Cela nécessite de préserver ces plants et leur biotope de tout impact direct et indirect du projet sur leurs composantes physiques et biologiques (stabilité des sols, température, intensité lumineuse, alimentation en eau, fréquentation éventuelle par les espèces animales, etc.), voire de maintenir le cas échéant, les activités anthropiques présentes avant le projet et participant au maintien de ce biotope. La préservation de l’ensemble de ces composantes doit être garantie.
 

Pour une espèce animale terrestre :

Il s’agit de préserver l’ensemble des individus de la population concernée et de contourner les habitats et corridors écologiques nécessaires à l’accomplissement de leur cycle biologique (reproduction, éclosion/naissance/émergence, croissance, repos/abris/refuge, migration). 
Cela nécessite de préserver :

• les individus, d’empêcher tout dérangement voire destruction, 
• leurs habitats, de tout impact direct et indirect du projet sur leurs composantes physiques et biologiques (stabilité des sols, température, intensité lumineuse, alimentation en eau, fréquentation par les autres espèces animales, etc.), voire de maintenir, le cas échéant, les activités anthropiques présentes avant le projet et participants au maintien de ces habitats. La préservation de l’ensemble de ces composantes doit être garantie.